Portrait de Thierry Toniutti
Thierry Toniutti, fondateur de l'entreprise OUATÉCO
C’est l’histoire d’une petite PME familiale créée en 2009 à Atlantisud à Saint-Geours de Maremne sur le territoire de MACS, qui œuvre pour un développement industriel respectueux de l’environnement. Son fondateur, Thierry Toniutti, nous raconte cette fantastique aventure où l’éthique est la clé de voûte et la passion le moteur…
MACS : En deux mots, quel est votre parcours ?
Thierry Toniutti : On peut dire que j’ai baigné dans le bâtiment depuis tout petit puisque je suis fils de maçon ! Mon père était aussi tailleur de pierre et nous a donné le goût de la rénovation des maisons anciennes. Pour ma part, j’ai une formation commerciale qui m’a permis de travailler pendant 12 ans pour la Grande distribution. Puis j’ai repris mes études toujours dans le même secteur et je suis parti aux États-Unis avec ma compagne. C’est là que nous avons découvert la ouate de cellulose, largement répandue dans ce pays et dont l’exploitation remonte à 1940. Ce qui nous a plu tout de suite, c’est le bon sens guidant l’utilisation de ce matériau d’un point de vue économique, mais aussi les performances qu’il affiche. En rentrant en France, j’ai d’abord effectué 2 ans de missions pour des entreprises industrielles, puis monté une agence immobilière sur la côte basque. Petit à petit, l’idée de fabriquer des écomatériaux a germé et j’ai créé Ouatéco avec ma sœur, ma compagne et mon père. Nous étions la première usine biosourcée nationale !
MACS : Présentez-nous votre entreprise. Pourquoi avoir choisi les isolants écologiques ?
T.T. : Dans un contexte de réchauffement climatique, de transition énergétique et de préservation de l’environnement, on ne peut pas faire n’importe quoi ! Pour réduire l’impact carbone d’une entreprise, pratiquer une économie circulaire avec des circuits courts relève de l’évidence. De même, nous avons voulu un bâtiment entièrement en bois, très peu énergivore, équipé de panneaux photovoltaïques. Imaginez-vous que dans nos 200 m2 de bureaux, la température est régulée pour un coût de 350 € à l’année ! Il est très important de s’appliquer à soi-même ce que l’on préconise, c’est une question de conviction et de crédibilité. Nous avons souhaité une usine modèle, en appliquant le zéro déchet, le recyclage et la valorisation. Même les poussières résultant de notre production sont utilisées pour faire du compost, en les mélangeant avec des matières organiques. En fin de compte, nous sommes fiers de nos produits qui sont les plus propres du marché. Parallèlement nous avons établi un partenariat avec la Communauté d’Emmaüs pour recycler les vêtements invendus, en récupérant la fibre textile pour la transformer en panneaux isolants. Encore une fois, le bon sens prévaut !
MACS : Isolant traditionnel ou écologique, lequel préférer lorsque l’on est un professionnel du bâtiment ?
T.T. : Le nôtre bien sûr, pour deux raisons. La première est économique, les matériaux biosourcés étant jusqu’à deux fois moins chers que les matériaux classiques types laine de verre ! Ensuite, la notion de confort d’été qui est essentielle. Nos matériaux protègent très longtemps de l’entrée de la chaleur dans une maison. Nous enregistrons des baisses de de 4 à 5°C en moins dans l’habitat. Pourquoi ? Parce que nos isolants présentent une inertie aux variations de température et cela fonctionne également l’hiver dans l’autre sens. D’où une consommation inférieure de 20% par rapport à la moyenne. L’explication est physique : nos matériaux sont en fibres creuses, cela veut dire que l’air est emprisonné dedans, ce qui est le meilleur isolant. De plus, ils sont encore plus performants lorsqu’ils sont imprégnés d’humidité, car leurs résistances thermiques s’améliorent et leurs performances de confort augmentent. Vous mesurez les avantages qu’ils ont auprès des professionnels !
MACS : Qu’est-ce qui a déterminé le fait de vous implanter sur la Zone d’Activités Économiques de MACS, à Atlantisud ?
T.T. : Nous cherchions au départ un terrain dans le Pays basque, sans succès. Il y a 15 ans, la Zone d’Activités de Saint-Geours de Maremne commençait à peine à se construire, une seule société était déjà implantée. Éric Sargiacomo, actuellement député européen, s’occupait de gérer l’implantation des entreprises. Il m’a tout de suite réservé un très bon accueil, décelant dans notre concept un projet d’avenir.
MACS : Quelles sont vos perspectives à moyen terme ?
T.T. : Nous attendons beaucoup plus de préconisations de nos matériaux par les prescripteurs, privés et institutionnels. Le plus difficile aujourd’hui est de changer leurs habitudes. Nous allons bientôt investir 12 millions d’euros pour fabriquer des panneaux isolants qui sont actuellement sous-traités à Nantes et créer ainsi localement des emplois supplémentaires. Nous sommes fidèles à notre philosophie !
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Rue du Pays d’Orthes Zone Atlantisud
40 230 Saint-Geours-de-Maremne