Portrait : les entrepreneurs de l'Aérial

Rencontre croisée avec 4 jeunes entrepreneurs accompagnés depuis 5 mois à l'Aérial : enthousiastes et déterminés, ils sont décidés à faire évoluer le monde avec la vision d'une économie éthique et responsable…

Dites-nous comment est née votre vocation de chef d’entreprise…

Frédéric Grillet : j’ai toujours été épris de liberté. Lorsque j’étais vendeur en informatique, j’avais un bon contact et mes clients me sollicitaient beaucoup. Je me suis aperçu que je pouvais leur apporter un service supplémentaire et j’ai décidé de franchir le pas en créant mon auto-entreprise en 2009. Mon voisin de palier de l’époque était Julien Goullier-Lagadec, un gestionnaire forestier avec qui j’ai développé des liens d’amitié. Nos savoir-faire respectifs étaient très complémentaires et après une licence en génie géomatique, j’ai monté avec lui Be3G, un bureau d’études qui propose de multiples services en rapport avec la géographie, comme la cartographie.

Benoît Cazaux : j’ai commencé à travailler très jeune dans le bâtiment. Mes expériences au sein de différentes entreprises ont développé chez moi de nombreuses capacités techniques. Je me suis vite intéressé à l’écohabitat, à tout ce qui touche aux matériaux naturels comme la paille ou la terre. J’ai fait une formation de cinq mois en design écologique, puis j’ai acheté une maison pour la rénover avec des principes vertueux. Partir d’un bâtiment existant et le transformer en un espace respectueux de l’environnement me passionne. J’ai été artisan pendant 12 ans, mais un grave problème de santé a stoppé mon activité. Ce coup du sort m’a fait réfléchir et j’ai décidé de créer ma propre structure d’écorénovation.

Rémi Vieux : j’étais ingénieur de recherche en informatique à Bordeaux, spécialisé dans le réseau électrique. En 2021, je me suis engagé dans le milieu associatif afin de traiter les thèmes énergétiques au niveau local. J’ai senti à quel point la plupart des gens avaient besoin de pédagogie et d’accompagnement sur des projets d’équipements en panneaux solaires. J’ai vite réalisé que ce genre de missions nécessitait un travail à temps plein, ce qui m’a conduit à quitter mon emploi salarié pour créer mon entreprise. Mon objectif est de développer des modèles d’autoconsommation collective, en mettant en relation ceux qui produisent de l’électricité et ceux qui en consomment. Ces projets solaires concernent aussi bien des particuliers que des communes.

Léonardo Vergara : je suis d’origine chilienne et j’ai commencé par faire une école d’architecture. J’ai toujours été très engagé contre la corruption qui sévit dans mon pays. En 2005, j’ai créé un cabinet de design, en prenant soin d’intégrer les aspects environnementaux et sociaux. Lorsqu’il y a eu le tremblement de terre au Chili en 2010, suivi d’un tsunami, je me suis investi auprès des autorités locales pour la reconstruction de l’habitat. Cette expérience de résilience et de solidarité m’a beaucoup marqué. J’ai entrepris un voyage à vélo qui m’a conduit jusqu’en Nouvelle-Zélande et qui a duré 10 ans. J’ai travaillé sur des projets de bâtiments réalisés en matériaux recyclés en Patagonie, participé à la reconstruction de villages au Népal après le séisme de 2015 en faisant un appel aux dons. Mon aventure autour du globe s’est poursuivie en Belgique puis en France, près de la côte landaise, où je fabrique des planches de surf en matériaux biosourcés.

Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés ?

F.G : pour ma part, ce sont des contraintes liées au stockage des données de cartographie et à l’éthique des hébergeurs, qui ne correspondait pas à mes valeurs. J’ai décidé de prendre en charge cet aspect de mon métier en créant mes propres serveurs chez moi, mais il s’est très vite avéré que j’avais besoin d’un local pour valoriser le côté professionnel de ma démarche auprès de mes clients.

B.C : l’écorénovation se heurte à un système de consommation où l’argent est roi et qui dicte ses lois. Face à mes convictions écologiques, c’est parfois difficile de devoir composer, mais un compromis vaut mieux qu’une résignation !

R.V : personnellement, j’ai eu du mal à canaliser mes idées au moment de franchir le pas pour créer mon entreprise. J’ai fait beaucoup de bénévolat dans les associations et trouver un modèle économique qui corresponde à mes idéaux, tout en pouvant néanmoins en vivre, n’a pas été évident.

L.V : je partage totalement l’avis de mes collègues, comment s’y retrouver entre une utopie et une réalité lorsque l’on veut entreprendre ? Ma philosophie est « 90% d’éthique pour 10% de business », et je dois l’avouer, ce n’est pas si facile à appliquer !

Comment avez-vous découvert l’Aérial ?

F.G : vraiment par hasard ! Nous cherchions des locaux pour démarrer notre activité. Mon associé Julien Goullier-Lagadec habitant à Castets et moi à Saint-Martin de Seignanx, Saint-Vincent-de-Tyrosse était la localisation idéale. De plus, nous voulions tisser des liens avec des professionnels pour créer un réseau et bénéficier d’un accompagnement. Nous avons tout de suite candidaté à l’offre de l’Aérial.

B.C : j’ai eu vent d’un appel à projets au moment où j’étais en phase de reconversion. L’idée d’approcher de plus près le monde des décideurs m’a convaincu de postuler pour intégrer l’Aérial.

R.V : comme un signe du destin, je suis tombé sur les panneaux d’affichage de MACS qui présentaient une pépinière d’entreprises. Sans hésiter, j’ai aussitôt rempli un dossier de candidature.

L.V : mon projet était déjà en place quand ma femme m’a montré un article paru dans le magazine un MACS d’Infos, présentant l’Aérial. C’était juste ce dont je rêvais pour développer mon activité !

En quoi l'offre "booster"de cette pépinière d’entreprises a-t-elle répondu à vos besoins ?

F.G : c’est très important de se donner un vrai statut de professionnel lorsque l’on veut démarcher des clients. À l’Aérial, nous disposons d’un bureau privatif, d’une salle de réunion et d’une accompagnatrice efficace qui ne prend pas de gants pour nous dire ce qui ne va pas... Le programme « Booster » porte bien son nom !

B.C : l’Aérial a été très efficace pour clarifier mes idées et m’a donné une vraie méthode pour avancer : création d’un business-plan, informations sur les organismes de subventions, etc.

R.V : l’idée était de pouvoir challenger mon projet, afin qu’il soit économiquement solide. En cinq mois et une réunion mensuelle, je franchis des étapes essentielles pour la viabilité de mon projet. Je suis enfin confronté à la réalité !

L.V : originaire du Chili et ne m’exprimant pas encore totalement bien en français, l’Aérial est un lieu idéal pour cadrer mon activité et réussir mon intégration professionnelle. Ici, j’ai la chance de côtoyer des accompagnateurs de qualité, notamment des banques pour le financement. C’est pratique et ça va plus vite !

Quelles sont vos perspectives à l’issue de votre passage à l’Aérial ?

F.G : notre objectif à Julien et moi est de passer au programme « Pépinière » qui peut durer trois ans. Cela nous permettra de voir si notre entreprise fonctionne !

B.C : à l’issue de l’offre « Booster », je vais créer ma structure et intégrer une autre pépinière, plus spécifiquement dédiée à l’écorénovation.

R.V : mon entreprise ne nécessite pas forcément de locaux, mais si je dois accueillir des clients, je resterai à l’Aérial. Le nombre d’entreprises hébergées va augmenter, ce sera une opportunité de développer mon réseau.

L.V : j’ai déjà un atelier, mais je songe à choisir l’offre « Pépinière » pour étendre mon activité.

Recommanderiez-vous l’Aérial à de jeunes entrepreneurs ?

F.G : totalement, j’y ai rencontré des personnes professionnelles et motivées. C’est un excellent tremplin pour des entreprises débutantes !

B.C : oui, tout à fait ! Nous sommes des pionniers puisque l’Aérial est née récemment, ce qui nous pousse à faire quelques suggestions pour son optimisation. Je dois dire qu’elles sont toujours bien reçues !

R.V : je recommande sans hésiter l’Aérial, pour ceux qui démarrent dans l’entrepreneuriat. La diversité des accompagnants est un véritable atout et l’ambiance est formidable !

L.V : oui, absolument. C’est le début d’une belle histoire, qui ne demande qu’à évoluer et à grandir !